Cartographie : Nouvelle couche de plans de Dupont


Note de mise à jour de la partie cartographie : ajout d’un assemblage de différents plans d’Antoine Dupont réalisés entre 1777 et 1778.

Ces cartes sont les premières esquisses d’un plan plus général qui deviendra l’atlas de Fourcy puis l’Atlas des carrières souterraines. Ils ont été dessinés par Antoine Dupont, ingénieur, mathématicien et nommé par le Roi pour l’inspection des carrières souterraines dans et en dehors des murs de Paris.

Il faut noter que si Dupont était sans doute un bon mathématicien, ce n’était vraisemblablement pas un bon topographe/cartographe. Tous ces plans sont déformés, le cadastre et la carrière ne correspondent souvent pas, la forme des piliers qu’il a lui-même ordonnés est fausse et, bien souvent, même les puits qui sont pourtant les premières stations de ses plans sont mal placés.

Il faut donc choisir entre déformer les plans pour tenter de les faire correspondre au mieux à l’Atlas des carrières souterraines de Paris ou bien les laisser lisibles.

C’est un mélange des deux qui a été réalisé de sorte à rester le plus esthétique et lisible possible. Le reste de la méthodologie employée consiste à utiliser les puits au maximum comme des points de repère. Ensuite, en l’absence de puits, je me suis servi du centre des galeries ou des piliers tournés. Dans tous les cas, les angles des piliers de consolidation ne seront que très rarement utilisés car Dupont les a mal dessinés et positionnés. Et le cadastre ne sera jamais employé comme repère car ne correspondant pas à la réalité par rapport à la carrière. De plus lorsque deux plans se recoupent, c’est le plus lisible qui est conservé dans l’intervalle et non le plus récent pour des questions de lisibilité.


Plan dont la position est hypothétique :

Le plan « Suite des carrières de la rue St Jacque audessus des boulevards levees par Mr Dupont ingr du Roy en 1778 » dont la carrière située à l’aplomb de la propriété du sieur Terroir à été placé au niveau de la carrière de Port-Mahon. Ce plan fait vraisemblablement partie d’un assemblage plus conséquent s’intéressant au « Faubourg Saint-Jacques » dont la rue se poursuivait, selon les plans, jusqu’à la croix de la Tombe Issoire. Ce plan est ainsi séparé en deux zones : la partie nord constituée de deux galeries et la partie sud montrant une carrière sous la propriété d’un sieur Terroir. Cette famille disposant de multiples propriétés dans tout le secteur, cela rend la recherche particulièrement ardue.

Aussi, bien qu’il n’y ait que peu d’informations, l’hypothèse que je vais privilégier est celle d’utiliser les correspondance entre l’une des galeries au nord du plan et celle, déjà connue, partant du « Trou des champs ».

Il faut aussi noter à ce sujet le PV de visite de Dupont dans sa lettre du 8 février 1777 adressé à Mignot de Montigny, AN, côte F/13/346-347 nous dit ceci :

Le sieur Chauveau, Barrière St-Jacques, Terroir – vâcher prête son puits aux carriers, plaine de Montrouge.

Monsieur,

J’ai fais ma visite hier dans le dessous de la plaine de hors de la barrière de St Jacques. Nous avons parcourus le plus qu’il nous a été possible l’aqueduc d’Arcueil, nous l’avons trouvé fouillé dans bien des endroits. Nous avons été sous le terrain du Sieur Chauveaux, marchand tapissier dont j’ai rendu un rapport pour qu’il nous donne toutes les communications par ses puits à ses frais. Il l’a fait et nous a même fait faire le déblais pour nous étendre dans la plaine.

Nous avons trouvé toute cette partie fouillée, il est impossible de pouvoir juger qui l’a fouillé. Ces fouilles nous ont paru ancienne . Tous ces cantons sont fouillés, nous avons parvenus par dessous la grande route qui est fouillée dans plusieurs endroits et très mal soutenue. Le ciel de la carrière qui soutient cette route est si mauvais que je n’ai point voulu que nos ouvriers y pénètrent par dessous. Du sol du pavé jusqu’au fond de la carrière, il y a 75 pieds (environ 24,3 mètres), la terre est argileuse jusqu’à une certaine profondeur dans ces environs.

Nous avons parcouru dans tous ces endroits qui menacent des dangers dans toute la plaine alentour, nous fumes chez un nommé Terroir, M[aitre] vacher, riche occupant de la ferme de Saint Jean de Latran, nous avons trouvé un atelier sous le sieur Terroir où l’on scie de la pierre. Le grain y était encore tout frais, nous avons cherché pour où cette pierre pouvait être tirée. Nous avons trouvé le puits du sieur Terroir à trente pieds de là et la route la plus fréquentée. Tous les piliers de ces cantons et tout ce qui reste de pierre sont de très bon liais. Tout est affaiblis aux environs de la maison du Sieur Terroir.

S’il n’a pas fouillé lui même, il a favorisé les carriers et il est autant peccable du refus qu’il nous a fait de la descente. Les insultes qu’il nous a dit nous font présumer qu’il était en faute. Les oppositions qu’il nous a envoyé étant pour éluder et masquer toutes ces opérations.

Nous en avons les esquisses dans la carrière, l’aqueduc passe dans son terrain et elle en est fouillée. Je ne puis juger que de ce que je vois. Il a ôté de la pierre et il a du faire scier j’ai vu. Et je suis certain, je vais vous rendre un [mémoire ?] sur son compte. Il est parent du sieur [Chartier* ?] et il m’a paru qu’il était encore plus [par l’entêtement ?].

J’ai, Monsieur, d’être très parfaitement et avec tout le respect.

Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Dupont

*La mention du sieur Chartier est une déduction car le mot est déchiré dans le document original. On retrouve néanmoins dans un mémoire de Dupont du 1er Avril 1777 (AN, cote Z/1f/1048/b) « […] et que le sieur Terroir, le Sieur Charlemagne, frères du sieur Chartier […] »

Il faut donc garder en tête que la position de ce plan est une hypothèse et qu’elle doit maintenant tenter d’être réfutée.

Les plans n’ayant pu être positionné :

Plan des carrières sur la rue de Vaugirard, il s’agit du bâtiment ayant pour enseigne « La lune éclatante » située hors de la barrière, à droite à l’entrée du village de Vaugirard

Route de fontainebleau, à proximité de la barrière ?
Remerciements

Merci à Floxx et Rafaela pour leur travail de recherche aux archives, ainsi que pour leurs recherches topographiques, historiques et généalogiques.

Sources

Cotes des plans parvenus jusqu’à nous : CP-F14-10315-1 et CP/O/1/1987

Documentation complémentaire

La percée – Document réalisé par Yann Arribart, Franck Charbonneau et Yves Jacquemard – Éditions ACP


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *